Grippe aviaire: un cadre clair pour les sauvaginiers

Quand l’engagement associatif bénévole permet de faire avancer les dossiers dans le bon sens…

Ce jeudi 27 novembre 2025, la fédération des chasseurs du nord (FDC59), représentée par Simon Régin , président, Guillaume Puppinck, vice-président et président de la commission « Gibier d’Eau », était conviée par le préfet Bertrand Gaume, Préfet du Nord et de la Région Hauts-de-France à un moment d’échanges francs et directs afin d’évoquer plusieurs sujets sensibles. L’un d’entre eux était la présentation finale du guide des bonnes pratiques, pour sa partie relative à la pratique de la chasse lors de l’apparition d’un foyer de grippe aviaire.

Depuis 6 mois, nous avions placé ce sujet « tout en haut » de nos objectifs fédéraux. Le traitement des crises de 2021 et 2023, ayant laissé tellement d’amertume et d’incompréhension, qu’il nous semblait primordial d’accéder à un accord apaisé et responsable entre les services de l’Etat et le monde de la chasse nordiste.

« Chose promise, chose due », et c’est avec beaucoup de fierté, et de responsabilité que nous vous annonçons avoir trouvé un terrain d’entente entre toutes les parties, qui permettra la continuité de la chasse sous conditions lors d’un potentiel et hypothétique futur foyer de grippe aviaire hautement pathogène.

L’occasion nous est donnée de remercier sincèrement le préfet Bertrand Gaume et le sous-préfet Guillaume Afonso qui ont ouvert la voie et fixé le cadre de ce travail collaboratif. Remerciement appuyé à Frédéric Piron, directeur de la DDPP, qui a su retranscrire les exigences sanitaires dans notre pratique cynégétique, en proposant un cadre clair et évolutif. Merci aussi à la DDTM, et à L’OFB, en particulier Bertrand Warnez pour leur contribution active et objective dans ce dossier.

Cet accord est un outil de plus dans l’approche du très sensible dossier grippe aviaire.

Rappelons tout d’abord, que ce virus mérite toute notre attention. Chasseurs et non chasseurs doivent se sentir concernés par ce risque sanitaire.

En premier lieu, nous rappelons que cet accord intelligent et responsable, est soumis à conditions du bon respect des consignes cynégétiques sanitaires. Ainsi, l’application des gestes barrières doit devenir la norme, notamment en période de risque élevé (désinfection – manipulation des appelants et du gibier).

Les conditions de transport des appelants, ainsi que le respect du nombre et de la nature des appelants utilisés, doivent être respectés. Nous portons tous, sur ce point, une responsabilité collective lourde.

Enfin, et ne l’oublions pas, la chasse est le meilleur ami de la veille sanitaire puisque nous sommes des sentinelles de l’environnement. A ce titre, nous devons signaler toute mort suspecte sur nos territoires. Rappelons que la découverte d’un cas sauvage de grippe aviaire n’entrainera aucune décision de fermeture ou de limitation pour la chasse dans le département.

En conclusion, le respect de chacun des règles et lois cynégétiques + l’application des mesures bio-sécuritaires placent les chasseurs au centre de la problématique grippe aviaire. Si toutefois, et malgré nos efforts (remarqués), un foyer d’IAHP venait à se déclarer dans un élevage avicole ou une basse-cour, l’administration utiliserait la proposition suivante :

 

En résumé, si apparition d’un foyer :

Rayon de 0-3 kms autour du foyer = Chasse autorisée sans aucun appelant pendant 9 jours (D0 à D9), puis retour à l’utilisation des appelants résidents (oiseaux de parc à la hutte) + transport possible de 30 appelants (1 seul détenteur cat 1)

Rayon 3-10 kms autour du foyer = Chasse autorisée avec appelants résidents (oiseaux de parc à la hutte) pendant 9 jours (D0 à D9), puis transport possible de 30 appelants (1 seul détenteur cat 1)

Au-delà de 10 kms autour du foyer, application des dispositions nationales relatives au niveau de risque du moment

Notons, que le retour aux dispositions nationales pour les rayons 0-3-10 kms se feront après 21 ou 30 jours.

PRECISIONS IMPORTANTES

-En cas de flambée de contamination, la DDPP et la FD59 pourront proposer un cadre plus restrictif au préfet.

-Cette autorisation de continuité de la chasse, durement négociée, est soumise à conditions :

-Chaque détenteur d’appelants doit avoir un registre de détention à jour, et le déclarer en FD59

-Chaque détenteur d’appelants doit détenir et présenter une autorisation de transport d’appelants auprès de la FD59 (valable 1 saison)

-Chaque chasseur de GE devra valider une formation bio-sécuritaire sur un tutoriel vidéo (15 minutes), avec délivrance automatique d’un acte d’engagement à respecter les consignes

 

Nous nous étions engagés à défendre les chasseurs de gibier d’eau sur ce dossier sensible et stratégique. En 6 mois, nous disposons maintenant d’un cadre qui permet la continuité de la chasse via quelques contraintes administratives, et surtout un engagement fort de votre fédération pour que notre communauté de chasseurs soit respectueuse des mesures sanitaires.

SOYONS A LA HAUTEUR DE NOTRE PASSION

Bonne fin de saison, et à bientôt. Vous pouvez compter sur nous comme nous savons pouvoir compter sur vous pour soutenir nos actions pour l’avenir de la chasse.

La commission Gibier d’eau

Un merci tout particulier à François AUROY, Philippe CARIDROIT, et Julien LUTUN de la FDC59