Des nouvelles de nos perdrix : à l’heure des prédateurs

Régulièrement nous vous donnons des nouvelles de l’expérimentation menée dans le Cambrésis, dont le but est de valider que les aménagements expérimentaux développés par la FDC 59 et ses partenaires et qui pourraient rentrer dans le cadre de la politique agricole commune (PAC), sont bien fréquentés et favorables aux perdrix grises.

Concernant la fréquentation, il est possible de confirmer l’attractivité de ces aménagements comme l’attestent les relevés GPS des perdrix équipées de balise, ainsi que les pièges photographiques. La présence des perdrix équipées, mais aussi d’autres couples sur les aménagements est avérée. Mais ces sites sont aussi fréquentés abondamment par l’ensemble de la faune, lièvres, faisans, mais aussi des prédateurs, rapaces, corvidés et mammifères carnivores.

 

Ainsi le 28 juin, tous les oiseaux équipés de balises GPS étaient morts, majoritairement prédatés.

Voici en détail le calendrier de la mortalité :

En février 5 oiseaux ont été équipés de balises. En raison de problèmes techniques et de deux cas de prédations (l’un par rapace le 10 mars et l’autre le 30 mars par un chat), le service technique de la FDC59 a dû procéder à la récupération des balises et de nouvelles captures. A l’issue de ces rééquipements (4 poules et 1 coq) le suivi GPS était pleinement opérationnel début avril.

  • Le 29 avril vers 8h du matin une poule est victime d’une collision routière
  • Le 18 mai, une poule est prédatée dans un aménagement vers 5h 15 du matin, probablement par un chat​, puis consommée par des corneilles‍‍​​​.
  • Le 20 mai vers 22h30, une poule est prédatée par un renard dans un blé à côté d’un aménagement.
  • Le 25 juin vers 4h du matin prédation par un renard de la dernière poule. Celle-ci avait été localisée couvant dans une pièce de luzerne. Une fauche étant prévue, il avait été décidé d’un sauvetage du nid par la création d’un ilot de protection de 5000 m². Les éclosions étaient prévues le 27 juin. Mais sans la mise en place de cette protection, la poule et le nid auraient été détruits. On peut donc considérer que la cause première de l’échec de cette couvée est agricole.
  • Le 28 juin vers 13h30 le coq est prédaté par un rapace dans la parcelle de luzerne.

Concernant le nid épargné dans la luzerne, en dépit de la prédation de la poule, celui-ci n’a pas été détruit et le service technique de la FDC59 a pu constater la présence de douze œufs, dont 10 ont été placés en couveuse. Les 12 œufs laissent supposer qu’il s’agit d’une seconde ponte. 9 ont éclos le 27 juin, mais il semble que 4-5 jeunes survivront et pourraient être relâchés sur site.

Au-delà des échecs que constituent ces pertes par prédation et activité agricole, et en en dépit de la faiblesse de l’échantillon qui n’a pas permis de poursuivre l’expérimentation, celle-ci est déjà riche d’enseignements, confirmant et accentuant les constats d’études et publications scientifiques antérieures.

Si ces aménagements constituent une solution efficace pour augmenter la capacité d’accueil, ils concentrent aussi proies et prédateurs et imposent une régulation soutenue et bien réfléchie de ces derniers.

La FDC59 ajustera sa politique d’aide aux adhérents pour améliorer l’efficacité sur le terrain et tentera de convaincre les partenaires agricoles et l’Etat des vertus de ces aménagements pour la biodiversité ordinaire et d’une nécessaire évolution de la PAC dans ce domaine.

Pour terminer sur une note optimiste, le 1er juillet, 3 compagnies de 12 à 15 jeunes volants ont été vues dans les bandes d’aménagements.

Pour la perdrix grise, la Fédération des chasseurs du Nord ne lâche rien.